Editorial

Dr Éric GIBERT

Président de l’AFHYP

Bonjour à tous, chers adhérents, chers amis,

Nous vous espérons en forme, revitalisés après un été rythmé par les Jeux olympiques et paralympiques. 
L’enthousiasme communicatif et cette ambiance ont été, pour beaucoup de Français, un véritable rayon de soleil.
Ces J.O nous ont permis de découvrir des sports connus et moins connus, de jeunes athlètes venus se confronter avec les meilleurs de tous les pays du monde. Découvrir aussi ces athlètes paralympiques qui ont réussi à transcender leurs handicaps et à les sublimer grâce à leur entourage souvent familial qui ont su les entourer et trouver les mots, mais aussi grâce à des entraîneurs sportifs, des champions et des professionnels de santé.
L’aide psychologique est un élément important dans ces programmes. Nous avons entendu dans les médias le travail hypnotique de la psychologue de l’INSEP, Anaëlle Malherbe auprès de nos nombreux champions.

La pratique de l’hypnose apparait comme un élément indispensable, parmi d’autres, pour accéder à un réel changement du lien au corps, unifier corps et esprit, nécessité constatée par le sportif, ce que la gymnaste américaine Simone Biles résumera aux JO de Tokyo en 2020, suite à son échec : « A ceux qui disent que je renonce : je ne renonce pas, mon esprit et mon corps ne sont simplement pas synchronisés. »

La relation hypnotique que le thérapeute créé aide à sublimer l’histoire douloureuse de chaque athlète, à la prise en charge de la douleur de l’effort, à renforcer la volonté du sportif.
Ces athlètes ont beaucoup investi de leur temps, travaillé dur, des années à l’avance avec rigueur, accumulé des heures d’entraînement en solitaire ou en groupe pour se confronter avec d’autres et gagner leur place dans leurs équipes nationales.
Le basketteur américain LeBron James, comme Michael Jordan, a évoqué l’importance d’intégrer l’échec comme un élément de la réussite future.

Léon Marchand, qui s’est exilé aux États-Unis pour acquérir auprès de l’entraîneur mythique de Michael Phelps, Bob Bowman, tout ce qu’il pouvait pour devenir à 22 ans, le meilleur nageur de ces JO.
Bowman explique : « Avec Léon, je mets un peu plus de conditionnel dans mes phrases parce que je me suis rendu compte que les choses devaient venir de lui-même, par lui-même, pour qu’il donne son meilleur ».
Léon a expliqué l’importance de son préparateur mental Thomas Sammut, pour l’apaiser dans ses projets, limiter le poids qu’un sportif de haut niveau porte sur ses épaules, la nécessité de se faire plaisir et de se concentrer sur le ressenti du corps. Son coach mental a bien expliqué ce qu’il a eu besoin de valoriser chez Léon pour qu’il devienne ce champion dont chacun savait qu’il répondrait présent : « Quand on a voulu associer le bien-être à la performance, tout le monde s’est moqué de nous », se souvient-il, pourtant persuadé que c’est la clé du succès.

Il est nécessaire de disposer d’un environnement personnel, familial, privé, réconfortant et stabilisateur, et c’est d’ailleurs ce que beaucoup d’athlètes reconnaissent eux-mêmes, ces éléments indispensables leur permettant d’investir le meilleur pour atteindre l’excellence.
La fédération de tennis de table a déplacé des moyens à Montpellier pour les frères Lebrun afin de ne pas les extraire de leur milieu familial. Ils ont évité de leur demander d’intégrer l’Insep.
Cela a donné des résultats exceptionnels.

Nous avons un devoir de continuer à promouvoir la pratique de l’hypnose pour tous les professionnels de santé, pour la voir apparaître comme indispensable dès les études de médecine pour la communication avec l’autre et la présenter dans toute sa palette d’intervention.