Tout savoir sur l'hypnose

AFHYP Aux frontières de l'hypnose

Déplacement de l'attention ?

Fonctionnement naturel ?

4ème état spécifique ?

Le fonctionnement hypnotique

L’hypnose est un déplacement de l’attention, une mise en sommeil de la conscience pour permettre à l’imagination de la personne de sortir de la réalité ou d’en inventer une nouvelle.

Le fonctionnement hypnotique est naturel, présent plusieurs fois par jour, et peut survenir pour des circonstances plaisantes, agréables, tristes ou douloureuses.  Naturellement nous le vivons en conduisant, lors d’un spectacle, en se promenant, dans une soirée qui ne nous convient pas etc.

Ce fonctionnement s’installe spontanément pour des périodes de quelques secondes à quelques minutes parfois plus (« les rêveurs », les artistes) environ toutes les 90 minutes, ce sont ces images du passé qui reviennent de façon incongrues en pleine activité ou lors de moments de vie qui nous « conduisent » quelques instants ailleurs.

Selon les auteurs, on parlera d’un 4ème état spécifique, distinct du sommeil, du rêve et de la veille ou d’un rêve lucide où l’inconscient parle, un simple produit de la suggestion, voire une sorte de jeu de rôle.

Pour Milton Erickson : L’inconscient est le protecteur respectueux de la personne dans sa totalité, sorte de magasin de toutes nos expériences, de tous nos apprentissages et de toutes nos attitudes : c’est un inconscient Positif.

Pour François Roustang : « Cet état commun aux humains n’apparaît pas en tant que tel, c’est comme une veille paradoxale ». Nous vivons en veille ordinaire qui convient à l’accomplissement des tâches du quotidien.

Nous restons en relation avec l’extérieur par nos sens et notre raison. La veille paradoxale apparaît lors d’une fixation ou d’une concentration sur une pensée ou une activité. La personne se sépare de ses fonctions réflexives et intellectuelles et s’installe dans une sensorialité qui fonctionne par le corps en dehors de la raison. Mais pour tous, le fonctionnement hypnotique appartient au potentiel psychologique humain.

Il n’y a donc rien d’extraordinaire dans ce processus et pour reprendre cette phrase de F. Roustang : « Nous sommes en présence non pas de quelque chose de mystérieux mais de constamment et d’universellement humain. Le caractère étrange de l’hypnose prend sa source dans le peu de cas que nous faisons de ce pouvoir dont disposent les humains ».

Indications et contre-indications à l'hypnose

Guérir ou soulager par l’hypnose ne consiste pas à supprimer des symptômes mais à produire un vécu ou une perception nouvelle qui modifient le lien au symptôme.

Puisqu’il s’agit d’un fonctionnement propre à l’humain, son utilité est donc évidente pour toutes les affections mais à des degrés divers et de façon différente pour chaque personne. Son usage dépend des ressources du patient et de ses capacités à lâcher prise, mais aussi de la relation créée par le thérapeute.

Les principales indications regroupent les pathologies psychosomatiques, les troubles anxio-dépressifs, les troubles du sommeil, les troubles phobiques, les troubles traumatiques dépressions, l’anxiété, les insomnies, les névroses phobiques et post-traumatiques en particulier. Certains domaines sont particulièrement indiqués,  comme le domaine sportif.

L’hypnose peut être très performante dans les addictions mais avec des résultats variables ceci  dépendant de la motivation du sujet. C’est dans le contrôle de la douleur qu’elle développe de surprenants résultats.

Le contrôle n’est souvent pas absolu mais peut autoriser, chez certains patients, la possibilité d’un geste chirurgical moins ou non douloureux par le soignant. En effet, les patients perçoivent la douleur mais n’en sont plus conscients.

Les contre-indications sont peu nombreuses à condition que l’hypnose soit menée par des thérapeutes formés par des organismes sérieux et reconnus.

Les contre-indications concernent le domaine des maladies psychiatriques, en particulier pour les troubles  paranoïaques mais également pour les troubles psychotiques bien que pour ces derniers, des résultats étonnants sont parfois obtenus par des psychiatres formés et chevronnés.

Le risque, pour les thérapeutes novices en la pratique de l’hypnose, est de ne pas respecter les règles de bonne pratique et dont le non-respect peut conduire en la création de faux souvenirs.

L’hypnose doit être pratiquée dans un cadre éthique et déontologique et par des professionnels de santé.